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S’estimant injustement écarté des budgets de communication des institutions publiques locales (Mairie de Marseille, Conseil régional, Conseil Général, MPM, CCI) attribués depuis de nombreuses années de façon opaque, arbitraire et souvent complaisante directement ou via des centrales d’achats d’espace, la société Love Etc. (éditrice de Love spots) demande à travers ce courrier à être traité comme un acteur à part entière du paysage médiatique local. (Lettre envoyée au maire de Marseille, au président de la région PACA, à la présidente du Conseil général des BDR, au président de la Communauté urbaine et au président de la Chambre de Commerce et d’industrie)

Chers élus,

J’ai édité durant 15 ans un très grand nombre de périodiques dont vous trouverez quelques illustrations en annexe de ce courrier. L’objet de ces publications (le Magazine Coming Up hier ou le city guide Love spots aujourd’hui) a toujours été de mettre en avant des talents locaux (artistes, musiciens, créateurs de mode, designers, etc.), de faire découvrir la richesse du patrimoine et la diversité du tissu commerçant, bref ce que l’on appelle au sens large dans le jargon des collectivités la « promotion du territoire ».
Je n’ai jamais bénéficié pour cela d’aucune subvention de vos services. Normal, je n’en ai jamais demandé estimant que cette activité avait un but lucratif puisqu’elle devait me permettre de gagner ma vie en tant qu’éditeur et journaliste mais aussi payer les nombreux collaborateurs (rédacteurs, journalistes, graphistes, photographes, traducteurs, développeurs, vidéastes) qui m’aideraient à cette tâche.
J’ai donc investi mon argent personnel mais surtout beaucoup de mon temps pour réaliser ce que je pensais utile et valorisant pour l’image de Marseille, du département et de la région dans sa diversité et originalité, auprès des habitants mais aussi des visiteurs français et étrangers (les supports sont bilingues).
Cela en grande partie grâce aux soutiens d’annonceurs privés (enseignes nationales comme commerces locaux) qui ont trouvé dans nos supports un relai utile à leur communication et participé à leur échelle à la dynamisation de cette partie du sud de la France. La liste est longue. Qu’ils en soient remerciés, ils se reconnaîtront.
Pendant toutes ces années, je n’ai eu de cesse d’envoyer mes supports à vos services de communication ainsi qu’aux centrales censées vous conseiller afin d’intégrer vos plans médias. Elles disposent d’un budget d’achat d’espace conséquent pour vos prises paroles que cela soit dans les domaines culturels, sportifs, touristiques, environnementaux ou sur les grands événements, autant de thématiques développées sur nos parutions papier et web.
Alors que nous avions la chance de pouvoir être diffusé dès nos débuts dans des lieux prestigieux à Paris (Colette, Palais de Tokyo, etc.), des concepts store à Barcelone, d’être invités pour représenter Marseille sur des salons mode (Who’s Next Paris et Pure London), je pense pouvoir compter sur les doigts d’une main les rendez-vous obtenus dans vos institutions tout au long de ces années. Et quand réponses il y eut, ce fût un florilège d’arguments que le simple bon sens suffisait à contredire (je tiens à votre disposition les plus drôles). Ils terminaient tous néanmoins par la formule polie : « Nous avons étudié votre proposition avec la plus grande attention. Néanmoins, je suis au regret de vous informer que nous ne donnerons pas suite. »
Les années ont passé, la crise est arrivée mais jamais un centime de vos budgets n’est venu compenser le manque à gagner du désengagement privé, souffrant de la conjoncture économique.
Un court instant nous y avons cru pourtant, lorsque l’une de vos institutions (le CG 13 pour ne pas le citer) nous a accompagné durant plus d’une saison (voir chiffres en bas de page), avant de brutalement retirer tous ses budgets en cours d’année. Le fait de nous en plaindre nous a valu depuis d’être « blacklisté ». C’est en tout cas notre façon d’interpréter le fait de ne plus avoir eu depuis ce jour une seule page de publicité de ses services de communication qui trouvaient auparavant nos supports utiles et créatifs.
Afin de pallier au déficit de recettes publicitaires, il nous a fallu diversifier nos activités tout en tâchant de garder un sens à celle-ci. La principale d’entres elles (dans ce que l’on appelle dans notre milieu le Hors-Média) était l’évènementiel. A chaque événement festif, nous avons eu à cœur d’y associer des talents (qu’ils soient musiciens, créateurs, chefs) des spécialités (thématique autour des vins régionaux, des anisés, etc) et des lieux à découvrir ou redécouvrir. Vous trouverez également ci-joint des exemples des événements les plus récents, dont certains ont connu un succès certains et contribué à faire connaître un certain art de vivre provençal baptisé le « farniente » (revue de presse également à votre disposition).
Quelques dizaines de milliers d’euros seulement en achat d’espace de chacune de vos institutions suffiraient à compléter les investissements privés et faire vivre, développer les projets numériques innovants restés dans les cartons et créer de l’emploi dans notre bassin.
Mais si l’argent public doit continuer à entretenir des équipements mégalomaniaques au coût de fonctionnement faramineux, à payer
l’augmentation du train de vie de ministres de certains de vos serviteurs qui ont l’indécence de nous parler de restriction de budgets, à subventionner des associations fantoches, au détriment de la pluralité médiatique et la viabilité économique d’entreprises de presse – la mienne mais combien d’autres en survie – autant en faire état dès maintenant et être transparent auprès des contribuables qui vous financent.
Le centre commerçant est-il à ce point florissant pour se passer de partenaires qui le mettent en valeur ? Y-a-t-il suffisamment de débouchées pour les élèves de nos écoles de journalisme, communication et photo pour se passer de titres et supports média dans la seconde ville de France ? N’y a-t-il pas une image de notre ville plus nuancée et riche à défendre en ce moment que le « Marseille Kalash’ » Vs « la Ville branchée »
La tendance que je vois s’esquisser depuis peu m’interroge aussi sur les orientations prises. Elle consiste à faire des blogueurs des ambassadeurs de votre communication quand ils devraient en être les commentateurs indépendants, la vox populi exprimant le point de vue de leur communauté respective.
J’imagine qu’il y un intérêt économique certain à bénéficier gracieusement ou contre quelques menus avantages de leurs contenus et d’élargir votre audience, mais cette “uberisation” de l’information ne se fait-elle pas au prix d’une nouvelle casse sociale? Je laisserai ici les autres professionnels du secteur s’exprimer car c’est encore un autre débat.
Ne faites pas de moi s’il vous plaît le pourfendeur des avancées numériques (je suis arrivé à Marseille avec la première bulle internet) pas plus que l’adversaire des blogs (je suis le premier lecteurs de certains d’entre eux). Mais il me semble qu’il est de votre mission de garantir un traitement juste de l’information et d’accompagner les acteurs de terrain qui rendent compte de l’activité économique, sociale et pour ma part culturelle, touristique et commerçante.
Je m’adresse donc à vous à travers cette lettre en tant que résident, contribuable mais surtout en tant qu’entrepreneur marseillais.
L’activité de ma société d’édition est aujourd’hui menacée du fait d’arbitrages que je juge inéquitables de la part des services de communication qui ont géré ou gèrent encore l’image de vos institutions.
Je saisis l’occasion de changements d’équipes récents dans vos services pour vous poser une question à laquelle je n’ai jamais eu de réponse jusqu’à maintenant et ouvrir le débat pour des lendemains qui je l’espère chanteront :
– Et maintenant, que peut-on faire ensemble ?

Eric Foucher
/ Directeur des publications et gérant de la société Love Etc.

PS: Ci-dessous le chiffre d’affaires global des achats d’espaces apporté par vos institutions respectives à nos supports print, digitaux et nos événements en 15 ans d’activités. Ils sont bien sûr à mettre en regard avec les millions d’euros annuel de vos budgets de communication dont plusieurs centaines de milliers au poste d’achats d’espaces (j’attends les chiffres exactes de vos services qui tardent à venir).

INVESTISSEMENTS PUBLICITAIRES 2002-2016
(Tarifs en euros Ht)
– MAIRIE DE MARSEILLE : 0 €
– MÉTROPOLE (Ex MPM) : 690 €
– CCI : 1150 €
– RÉGION PACA: 2500 €
– CONSEIL GÉNÉRAL 13 : 87 500 €* (Love Dates ) + 30 500 € (Love Spots) *uniquement sur l’exercice 2011-2012)